Grand moment, parce que grâce aux mobilisations intersyndicales, grâce aux voix des salariés-ées de la petite enfance et grâce au rapport de l'IGAS (l'Inspection générale des affaires sociales) qui a permis de faire émerger au grand jour des problématiques qui jusque là étaient confinées au secteur, les revendications concernant les gros dysfonctionnements dans les métiers de la petite enfance commencent à se faire entendre !

Avec le collectif CGT petite enfance, la CGT SAP était là pour organiser, soutenir et accompagner cet événement qui dénonçait le manque d'effectif, manque de formation, manque d'attractivité de ces métiers.

"Les bébés ne sont pas des sardines !" : Comme le mettent en avant les conclusions du rapport de l'IGAS, l'accueil en surnombre est aujourd'hui banalisé et les effectifs d'accueil sont sous-qualifiés. Depuis un décret de 2010, les diplômés d'état ne représentent plus la moitié des salariés, mais 4 salariés sur 10.

Plus de 30 villes ont répondu à l'appel en France !

Une journée de convergence des luttes 

A Paris, le même jour, se sont mobilisés les directeurs d'hôpitaux (30 % de grévistes des directeurs d'hôpitaux, d'Ephad ou de prises en charges de personnes handicapées), et à quelques mètres de là un piquet de grève de la CGT était présent avec des travailleurs sans papiers (ils étaient 600 grévistes sans papiers).

Grande journée de convergence des luttes, donc, qui résume l'impasse de la politique du gouvernement, la façon dont il traite la santé et le social.

Nos bébés ne peuvent pas être traités comme des marchandises !

Sophie Binet nous rappelle que depuis dix ans les normes ne cessent de baisser : nombre de mètres carrés par enfant, nombre de professionnels qualifiés et non qualifiés par enfant. Ceci pour faire des économies, mais surtout pour ouvrir un boulevard au secteur privé lucratif qui intrigue directement pour faire baisser ces normes et pour pouvoir spéculer sur nos enfants ! En effet, avec le vieillissement de la population et les nouveaux besoins de prise en charge de la petite enfance pour que les femmes puissent travailler, le secteur lucratif a su tirer profit de l'argent de la sécurité sociale et des familles.

Voici aujourd'hui, le mot d'ordre lancé par Sophie Binet : 

"Le privé lucratif doit être exclu des financements publics. Il n'est plus possible de laisser croire qu'on peut distribuer de l'argent aux actionnaires tout en prenant soin des enfants et de nos proches."

Rappelons que le privé lucratif dans le secteur de la petite enfance n'existe que depuis le début des années 2000. On nous a fait croire qu'il pouvait faire mieux pour moins cher mais le constat est tout son contraire : le privé est beaucoup plus cher pour un service bien moindre et pour des conditions de travail catastrophiques pour les professionnels !

Nos enfants ne peuvent pas être traités moins bien que des animaux : un gardien de zoo est formé et payé en conséquence pour savoir nourrir des lions, tandis que pour nos enfants on considère qu'il n'y a pas besoin de qualifications ni de formations parce quand on est une femme on sait s'occuper naturellement des bébés. 

Non ! s'occuper des bébés ça s'apprend, le soin ça s'apprend, c'est une qualification et ça se paye. S'occuper de bébés c'est un facteur de pénibilité, souvent le même niveau sonore qu'un marteau piqueur, le même poids à porter que des sacs de ciment. 

Parce qu'on est des femmes, alors on n'aurait pas le droit au même droits que les hommes ? 

Mais pas de reconnaissance de cette pénibilité sous prétexte que quand on est une femme, c'est naturel. Les femmes ne peuvent pas exercer de métiers pénibles, elles n'en auraient pas la force ! 

En conclusion, pour nos métiers, la formation n'est pas prise en compte, ni la qualification ni la pénibilité...

Cette mobilisation est très importante ! non seulement pour les salariés de la petite enfance mais aussi pour toutes les femmes. Parce que les métiers féminisés sont mal payés. Dans la petite enfance et la santé, il y a toujours 25% d'écart entre les salaires des hommes et des femmes.

Le gouvernement ne peut pas faire de l'égalité homme-femme une grande cause nationale tout en continuant à sous-payer les métiers féminisés. Ceux-ci sont toujours dévalorisés.

Par ailleurs, avoir un service public de la petite enfance est fondamental pour l'émancipation des femmes. Parce qu'il n'y pas de service public de prise en charge de la petite enfance, de nombreuses femmes sont bloquées à la maison : 40 % n'ont pas de mode de garde pour leurs enfants. Et pour celles qui en ont, les modes de garde coûtent de plus en plus cher.

Pour garantir l'égalité homme-femme au travail, il faut socialiser les tâches domestiques et créer de grands services publics pour prendre en charge nos enfants, les personnes handicapées ainsi que les personnes âgées dépendantes. Les femmes sont doublement pénalisées : par des salaires faibles et par l'absence de prise en charge pour les enfants.

Mais les lignes commencent à bouger et nous devons continuer à être fiers de travailler pour le secteur de la petite enfance sans lequel la société ne pourrait pas fonctionner !

Continuons à signer notre pétition et la faire circuler

 

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