Alors que la France sort chaque jour un peu plus de son confinement, la colère monte parmi les assistantes maternelles. A l'invitation de Chrystel Jaubert, Stéphane Fustec décrypte l'actualité du service à la personne.

Une colère grandissante

C'est la colère qui vient en premier quand on pense à la situation dans laquelle se retrouvent les Assmats, quelques semaines après le début du déconfinement. Les surcoûts engendrés par les exigences sanitaires sont de l'ordre de 60 à 100 euros par mois. Difficile à supporter pour des salaires moyens de 3,43 euros de l'heure ! Pour autant, ni la Caisse d'allocation familiale, ni le Ministère ne comptent mettre en place de dispositif pour aider les assistantes maternelles sur le sujet.

A côté de ça, les réponses, quand elles viennent, arrivent bien trop tard. Par exemple, la prolongation du dispositif d'activité partielle au mois de juin n'a été annoncé que le 5 juin ! Et rien n'a encore été prévu pour juillet.

"La concertation ne suffit pas, sans mobilisation le jour d’après tel qu’on le souhaite, ne verra jamais le jour."

Face à cette situation, la CGT interpelle ceux qui pourraient changer la donne. La branche a écrit à la Caisse d'allocation familiale et appelé la Direction Générale de la Cohésion Sociale, pour qu'il y ait une véritable prise en charge. Sans réponse pour l'instant, tandis qu'on annonce pourtant une nouvelle aide pour l'accueil collectif (crèches, MAM, etc.).

Les partenaires sociaux ont également élaboré un guide de préconisations et de bonnes pratiques en s'appuyant sur un guide ministériel. L'objectif ? Respecter les consignes ministérielles et l'adapter au vécu des professionnels et de leurs représentants pour lui donner une autre dimension et inclure les parents employeurs.

Après ces mois où la CGT a eu surtout un rôle d'information et d'accompagnement, il est temps de faire sortir la colère. Colère face à l'absence de réponse des institutions ; colère pour les travailleurs sociaux envoyés au casse-pipe pendant trois mois et sans reconnaissance aujourd'hui ; colère contre les promesses non tenues du gouvernement. La CGT va lancer une pétition pour la reconnaissance de ces métiers du service à la personne, à dominante féminine. Et reprendra dès que possible le chemin de la rue pour faire entendre sa colère et mettre au premier rang, comme promis, les hôtesses d'accueil, les aides à domicile, les assistantes maternelles et toutes ces héroïnes invisibles du quotidien.

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