Concierges, gardien·nes et employé·es d’immeubles : rémunération et primes

Salaires, revalorisations, primes, étrennes… Le troisième volet de notre série fait le point sur les éléments clés de la rémunération des concierges, gardien·nes et employé·es d’immeubles. Par Chrystel Jaubert
Lire les deux premiers volets.
Les bases de la rémunération des concierges et employé·es d’immeubles
Composition de votre rémunération
Votre rémunération se décompose en trois parties :
- un salaire minimum brut et un complément de salaire négocié à la signature du contrat
- une prime d’ancienneté prévue par la CCN
- dans certains cas (catégorie B essentiellement), la mise à disposition d’un logement représentant une rémunération en nature (ouvrant à cotisation sociale)
Salaires conventionnels et catégories A et B
Le salaire minimum brut est conventionnel et fixé par la grille en fonction de la catégorie (A ou B) et du niveau (I à VI) qui dépend de l’expérience et des compétences. La catégorie dépend quant à elle de la modalité de rémunération : les catégories A sont soumis à un nombre d’heures précis inscrit au contrat de travail et les catégories B sont soumis à la réalisation de tâches regroupées en unités de valeur (UV). Pour les catégories B, le salaire minimum brut correspond à 1000 UV.

Revalorisation des salaires depuis l'avenant 108
Nouveaux calculs des salaires
L’avenant 108 à la CCN a revalorisé les salaires depuis le 1er mai dernier. Les valeurs permettant le calcul des salaires ont donc évolué :
- Valeur du point catégorie A : 1,593
- Valeur du point catégorie B : 1,728
- Valeur fixe : 890 euros
Ce qui donne les calculs suivants :
Catégorie A :
[(coefficient hiérarchique x 1,593) + 890] x nombre d’heures contractuelles ÷ 151,67Catégorie B :
[(coefficient hiérarchique x 1,728) + 890] x nombre d’unités de valeur ÷ 10 000Les primes des concierges et employé·es d’immeubles
Prime d’ancienneté : un droit conventionnel
Une prime d’ancienneté conventionnelle (article 24 de la CCN) s’ajoute au salaire à partir de la troisième année d’ancienneté. Elle est de 3 % du brut mensuel après 3 ans d’ancienneté, 6% après 6 ans, 12 % après 12 ans, 15 % après 15 ans et 18% après 18 ans.
Elle doit apparaître sur le bulletin de paie, indépendamment de toute autre prime.
Prime de 13ème mois
Une prime de 13ème mois est due à tout·e CGEI justifiant d’une présence complète pendant l’année. Elle est versée en décembre et correspond au montant d’un salaire global brut mensuel contractuel (moins la prime de tri sélectif pour les catégories B). Si le ou la CGEI justifie de moins de 12 mois de présence, il ou elle perçoit cette prime proportionnellement à son temps de présence.
Prime mensuelle de tri sélectif
Une prime mensuelle de tri sélectif est versée aux salarié·es de catégorie B chargé·es d’assurer la sortie et la rentrée des poubelles sélectives. Son montant est d’1,30 euros par lot principal avec un minimum de 26 euros et un maximum de 208 euros. Si plusieurs salarié·es effectuent ce service, la prime est divisée entre eux.
Étrennes : une tradition qui se perd

Noël, nouvel an, l’usage veut que les occupant·es d’un immeuble versent des étrennes à leur CGEI sous forme d’argent ou de cadeaux. Les étrennes ne sont pas obligatoires. Chacun·e est libre d’en donner ou pas selon ses envies et ses moyens. Traditionnellement, elles correspondaient à une somme allant de 5 à 10 % d’un loyer mensuel. C’était une façon d’entretenir de bonnes relations. C'était aussi une façon de remercier le ou la CGEI pour les services rendus tout au long de l’année. La pratique tend à se réduire, à se limiter à une petite boîte de chocolat ou à rien du tout. Les sommes obtenues dans le cadre des étrennes ne sont pas imposables et ne doivent pas être déclarées car elles sont considérées comme un « présent d’usage ».
Rémunération des concierges d'immeubles : Les revendications de la CGT

Revalorisation des salaires
La CGT revendique 2000 euros de salaire brut de base minimum, dont une part fixe à 898 euros et une valeur du point à 1,90 pour les catégories A et de 2,03 pour les catégories B
Ajustements pour les primes de tri sélectif
Le CGT revendique une revalorisation de la prime de tri sélectif compte tenu de l’entrée en vigueur progressive du tri des déchets biologiques.
Pas opposée au principe des étrennes, la CGT considère que c’est d’une véritable revalorisation des salaires dont les CGEI ont besoin.
Pour en savoir plus sur les revendications syndicales et les actions en cours, visitez la page dédiée de la CGT.
Lisez cet article, pour connaitre votre cadre légal