Élections TPE 2024 : votre vote compte triple
Candidate aux élections en tant que responsable des activités TPE pour le Comité Régional CGT de Bretagne, Marie Sécher anime aussi le SAP 35 (Service à la Personne d’Ille-et-Vilaine) et travaille en étroite collaboration avec les assmats, secteur-clé pour ce scrutin. Elle s’en explique.
Entretien réalisé par Chrystel Jaubert
Candidate aux élections en tant que responsable des activités TPE pour le Comité Régional CGT de Bretagne ©Chrystel Jaubert
En 2021, j'ai été candidate CGT pour la région Bretagne aux élections TPE en tant qu’auxiliaire de vie. Je travaillais alors dans une association mandataire d'aide à des personnes en situation de handicap, je faisais partie du secteur des employé·es à domicile par des particuliers employeurs. Puis en 2022, j’ai été mandatée à la Commission paritaire régionale interprofessionnelle (CPRI) de Bretagne où j'ai pu m'investir dans diverses missions telles que la santé au travail, la formation professionnelle, la facilitation de résolution des conflits ou les activités sociales et culturelles.
Quel est votre rôle aujourd'hui ?
Cette année, je suis de nouveau candidate pour les élections TPE, mais cette fois-ci, au titre de responsable des activités TPE pour le Comité régional CGT de Bretagne. Je suis la référente TPE pour la région Bretagne et en tant qu'animatrice du SAP 35. Je suis en contact avec les salarié·es du particulier employeur, notamment les assmats. Justement, au scrutin de 2021, ce sont ces salarié·es du particulier employeur et les assmats qui ont enregistré les meilleurs scores en nombre de voix. Il est donc vraiment très important de cibler ce secteur, d’aller à sa rencontre et de l’informer.
Comment se déroule cette campagne ?
Organisation de la campagne
Elle a commencé depuis longtemps. Durant tout l’été, nous avons déjà bien ciblé les lieux où nous allions nous déployer et à la rentrée, c'est parti sur les chapeaux de roue ! Nous nous nous déployons tous les vendredis avec tous les matériels de communication et tous les outils à disposition, flyers, autocollants, affiches, crayons, bloc-notes ou tote-bags à distribuer.
Mobilisation des unions départementales
Les quatre unions départementales (UD Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) de Bretagne travaillent sur la campagne par différents biais. Nous avons installé des collectifs TPE et ainsi, les UD, les UL et les syndicats marchent vraiment main dans la main pour faire de ces élections un succès. Il y a vraiment une mutualisation des moyens.
Par exemple, au début du mois de septembre, l'UD35 a organisé une visio pour présenter le plan de travail et les enjeux des déploiements. Ça a été bien accueilli, nous avons senti un dynamisme qui nous a fait plaisir. Par ailleurs, l'UL de Rennes, avec la vie syndicale, continue vraiment à travailler sur les ciblages pour, jusqu’à décembre, organiser des déploiements vraiment ciblés sur les TPE avec des référent·es désigné·es par secteur géographique. Campagne d’affichage, campagne radio, présence accrue sur les réseaux sociaux… Nous faisons feu de tout bois.
Quels sont les principaux enjeux de cette élection ?
Importance de la participation et de la représentativité
Ces élections TPE sont extrêmement importantes non seulement en termes de participation, mais aussi de représentativité. Les TPE étant de très petites entreprises, les salarié·es ne savent pas trop comment faire face à leurs problèmes faute de représentant·es du personnel. Il est donc très important de pouvoir les accompagner, les aider et les défendre, surtout dans le secteur de l’emploi à domicile où il y a l'isolement en plus. Nous pouvons justement les représenter lors des CPRI. Ces élections sont donc vraiment l’occasion pour ces salarié·es de choisir le syndicat qui les représentera.
Rôle crucial de la CGT pour les TPE
Je rappelle que les résultats vont compter pour les prud'hommes, pour la représentativité de la branche et pour l'interprofessionnel. Donc, chaque voix compte triple. C'est vraiment une élection importante aux niveaux local, régional et national. La représentativité de la CGT est en jeu et doit être la priorité de toute la CGT. Cela va au-delà des seules TPE, car le résultat aura des ricochets sur tout.
Un taux de participation encore faible
Voilà pourquoi la question du taux de participation est déterminante. La CGT a beau être en tête, s’il n’y a que 4 ou 5 % de gens qui votent, c'est un peu compliqué pour peser. Aussi voulons-nous doubler le taux de participation. J’insiste sur le fait que le résultat des élections TPE va vraiment être regardé de près. Il nous faut donc expliquer aux salarié·es que s'ils et elles votent CGT, nous pourrons améliorer la convention collective, mieux les défendre, améliorer leurs conditions de travail et gagner une meilleure reconnaissance de leurs métiers, financière, mais aussi sociale.
Mobilisons-nous pour faire entendre la voix des travailleurs des TPE pour une société plus juste et plus équitable. Syndiquons-nous !
Comment touchez-vous les salarié·es de l’emploi à domicile en particulier ?
Stratégies de communication directe
Pour l'instant, nous envoyons des mails et des textos pour informer de l'importance des élections TPE et évoquer les modalités un peu techniques du scrutin. Un premier courrier a été envoyé par le ministère du Travail à tous les électeur·rices, un deuxième courrier le sera mi-novembre. Et là, il y aura les codes et les identifiants pour pouvoir voter du 25 novembre au 9 décembre. Nous communiquons donc sur la nécessité de garder ce courrier qui est essentiel pour pouvoir voter. De son côté, la fédération CGT Commerce et Services a envoyé des courriers aux assmats pour parler des élections TPE. Ensuite, il y a des initiatives et des opérations dédiées.
Initiatives locales et « cafés papotes »
Par exemple dans le Finistère, Nathalie Morvan, la secrétaire générale adjointe de l'UL de Quimperlé, elle-même candidate, organise des « cafés papotes » autour des élections TPE. C'est une manière très originale de toucher les salarié·es qui porte ses fruits à en croire le nombre de participant·es et de demandes. Elle fait des émules. L'UL de Brest est intéressée pour en organiser aussi et pour ma part, je réfléchis à le faire en Ille-et-Vilaine. Seules limites, le temps et les moyens humains qui ne sont pas extensibles.
Visios et permanences
En plus, nous allons organiser une visio spéciale élections TPE. Elle sera sûrement un samedi parce que c'est le jour le plus propice pour toucher les salarié·es du particulier employeur et les assmats. Nous nous adaptons à leur emploi du temps, en fait, pour rassembler le plus de monde possible. En Ille-et-Vilaine, nous avons mis en place des permanences un mercredi sur deux. Lors de ces permanences, le syndicat du service à la personne reçoit les salarié·es pour leur expliquer l'importance des élections TPE et plus largement les aider en cas de besoin. En résumé, toute la campagne se déploie vraiment avec les syndicats, avec les UL et les UD.
Quels sont les retours des intéressé·es sur la campagne de la CGT ?
Réactions des salarié·es de l'emploi à domicile
Il y a de très bons retours. D’abord parce que souvent, ces salarié·es se sentent vraiment isolé·es et un peu démuni·es, ne connaissant pas trop leurs droits, ni leur convention collective. Les salarié·es de l’emploi à domicile sont content·es d'avoir un·e interlocuteur·rice pour parler, pour les accompagner, pour les représenter. Il est vrai que c'est très dur dans ce secteur et que bien souvent, nous devons faire face à la situation présente. Nous accueillons les témoignages parfois bouleversants et le côté humain passe avant tout, nous devons nous occuper d’abord de la personne, avant de régler des questions de droits. Il est parfois compliqué de faire la part des choses.
Difficultés spécifiques rencontrées par les assmats
Certaines questions sont récurrentes. Chez les assmats, malheureusement, le problème des impayés de salaire les met vraiment en situation de stress. Il est en effet anormal de travailler et de ne pas être payé·e. La CGT fait en sorte que ce soit réglé, mais c'est toujours une démarche compliquée. Elles redoutent également le retrait d'agrément, les relations difficiles avec la PMI et certaines puéricultrices parfois pointilleuses, sans référentiel national. Chacune fait malheureusement ce qu'elle veut, en Bretagne comme ailleurs. Nous les soutenons au maximum. Il faut les mettre en confiance pour pouvoir les aider de manière concrète. Les assmats sont contentes qu'on vienne les voir parce que ce n'est pas toujours le cas. Nous les aidons à prendre conscience qu'elles ont des droits et qu'elles doivent être respectées. Le bouche-à-oreille entre assmats fonctionne assez bien, surtout lorsqu’elles exercent en Mam.
(Pour connaitre les nouveautés de la convention collective des ASSMAT, leurs dernieres actualités, ainisi que les droits obtenus, lisez notre dernier article : https://sap-cgt.social/2024/06/10/les-assmats-se-sont-reunies-a-lyon/)
Et si les salarié·es ont d’autres questions à poser ?
Mise en place d'une permanence téléphonique
Parfois, les salarié·es ont des questions qui peuvent leur paraître bêtes, qu’ils et elles n’osent pas poser. Nous, nous considérons qu’il n'y a pas de questions bêtes et nous souhaitons répondre à chacun·e. Mais nous voulons également répondre à des questions plus pratiques ou plus techniques. Voilà pourquoi nous ouvrons une permanence téléphonique, au 08 01 03 00 77, du lundi au vendredi de 9h à 18h entre le 18 novembre et le 9 décembre. Je le répète, il nous est primordial de répondre à toutes les questions et d’établir un contact.
En appelant ce numéro, chacun·e est assuré·e d’avoir au bout du fil une personne qui prenne le temps de répondre et qui explique bien les modalités de vote. Il ne faut pas hésiter à appeler s'il y a le moindre problème. Je pense que ça va porter ses fruits. Je rappelle que notre but, c'est de doubler le taux de participation. Et si c’est davantage, c'est mieux.
Cet interview est extraite du journal sapInfos de novembre 2024 que vous recevez en étant syndiqué. Les anciens numéros sont sur le site sap.cgt.fr dédié aux métiers du coeur.