C'est une lutte exemplaire qui a démarré le 18 octobre 2022 au sein de l'entreprise de services à la personne DOMIDOM.

Une grande majorité des salariées de l'agence de CAEN ont décidé de se révolter contre leurs conditions de travail et la faiblesse de leur rémunération. Filiale du groupe ORPEA qui s'est déjà illustré pas ses pratiques sociales insupportables et la maltraitance relevée dans de nombreux EPHAD, ce conflit est d'autant plus exemplaire qu'il remet à nouveau en cause le modèle économique lucratif qui permet à des grands groupes ou autres fonds de pensions de gagner du "Fric" sur le dos de nos aînés, de nos enfants, à grands coups de financements publics.

Invitée par les grévistes à participer à une réunion de négociation avec la direction de DOMIDOM, nous avons été sidérés par le discours de cette dernière: "On ne peut rien faire pour vos salaire, allez manifester devant l'assemblée nationale ou devant les chambres patronales du secteur, on vous accompagnera" !

En termes d'augmentation des salaires, les dernières propositions ne permettent même pas de dépasser 1400 euros nets pour un temps plein. La direction s'engage du bout des lèvres sur la mise en place d'un régime de prévoyance en restant très vague sur le niveau de co-financement de ce dernier. Pour les frais kilométriques, la direction propose une indemnisation de 0,40 cts/KM, un tarif loin de compenser les frais réellement exposés par les salariées qui utilisent leur propre véhicule.

Que penser d'un modèle économique qui maltraite ses salariés, n'est pas capable de leur assurer un salaire leur permettant de vivre décemment et qui se retourne vers l'état pour faire face à ses obligations ? Pour nous, ce modèle, fruit de la loi BORLOO de 2005 n'a pas sa place. On invite donc l'état à prendre ses responsabilités et à revoir sa copie en profondeur pour répondre aux besoins des plus fragiles.

Le conflit DOMIDOM, c'est aussi l'illustration de la faiblesse de la démocratie sociale et des terribles coups portés au droit du travail par les ordonnances EL KHOMRI et MACRON. Désormais, les accords d'entreprise priment sur la loi où la convention collective dans la plupart des domaines et peuvent être moins favorables. C'est particulièrement flagrant dans le secteur lucratif des services à la personne où la plupart des représentants du personnel ne sont pas présentés par les organisations syndicales représentatives. Faute de disposer de temps et d'espaces collectifs, les salariés n'ont aucune information, ne participent pas à l'élection de leurs représentants qui sont bien souvent choisis par le patron !

Bref, la lutte des DOMIDOM est exemplaire et nous la soutenons pleinement. A tous les salariés du secteur, nous disons: Révoltez-vous !

Nous vous invitons à soutenir la lutte en participant à la caisse de grève où vous pouvez effectuer un don en ligne: https://www.cotizup.com/auxiliaire-de-vie-en-greve 

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