Alain Koutouan et Maxime Bergeron © Chrystel Jaubert

Alain Koutouan et Maxime Bergeron, Ircem

Étape par étape. Quand ? Comment ? Combien ? Indemnité ou pas ? Éléments de réponse avec Alain Koutouan, directeur général délégué du groupe Ircem et Maxime Bergeron, directeur des opérations clients. 

Quand les assmats et les SPE doivent-elles préparer leur retraite ?

Alain Koutouan – Pour la retraite de manière générale, il est souhaitable de commencer à faire les démarches six mois avant auprès des deux organismes. Pour la retraite de base, la demande se fait auprès de la Sécurité sociale (la CARSAT plus précisément) qui, dès 55 ans, a envoyé un relevé de carrière. Il convient d’en prendre connaissance et le cas échéant, de le compléter des éléments manquants. Pour la retraite complémentaire, la demande doit être faite auprès à l’Agirc-Arrco qui désigne l’organisme d’instruction, l’Ircem Agirc-Arrco en l’occurrence, donc l’Ircem retraite, auprès de qui la démarche doit ensuite être faite.

Maxime Bergeron – L’estimation indicative globale (EIG) que les salarié·es reçoivent à 55 ans reprend l’ensemble des éléments connus par l’assurance retraite pour la base et la complémentaire, la date estimative de départ à taux plein ainsi que les montants estimatifs des versements en fonction de l’âge de départ, ce qui permet entre autres de vérifier s’il y a des périodes manquantes, de se renseigner sur un arrêt maladie ou une période longue injustifiée et obtenir ce justificatif. Dans de tels cas, il faut se rapprocher de la Sécurité sociale pour obtenir ce justificatif spécifique. Il sera important de justifier toutes ces périodes et ça permet aussi de disposer de tous les éléments pour la gestion de la nouvelle indemnité de départ volontaire en retraite. Ce n’est pas du temps perdu pour les salarié·es de faire ces démarches et de rassembler l’ensemble des éléments pour reconstituer leur carrière.

Et pour faire la demande, concrètement ?

Maxime Bergeron – Le plus simple, c’est de se connecter sur son espace personnel sur le site de l’assurance retraite pour effectuer en une seule fois les demandes pour les régimes de base et complémentaire. Un conseiller peut les aider par téléphone, étape par étape sur la retraite de base, au 3960. Des conseillers Agirc-Arrco sont également disponibles pour la complémentaire. En outre, si les salarié·es veulent estimer le montant de leur retraite, l’Agirc-Arrco a mis en place un simulateur pour les montants de base et complémentaires.

Alain Koutouan – Comme il est possible de prendre sa retraite à différents âges, en fonction de l’âge effectif auquel on prend sa retraite et des hypothèses faites sur l’évolution des salaires ou non, ces éléments permettent de faire une estimation au plus juste.

Comment gérez-vous l’indemnité de départ en retraite ?

Alain Koutouan – Lors de la période de rodage, nous avons détecté des incompréhensions et apporté des éléments de réponse. Outre le formulaire à remplir, je précise que les salarié·es n’ont pas à fournir tous les éléments relatifs à leur carrière, mais seulement ceux que nous n’avons pas. Nous avons rassuré sur ce point. Tout a été recadré et le léger vent de panique des premiers jours s’est arrêté. Nous réalisons des points hebdomadaires en interne pour analyser les statistiques et nous procédons à des écoutes pour vérifier que les bonnes informations sont délivrées et voir s’il convient d’ajuster les discours que nos conseillers apportent. Si nous décelons des incompréhensions, nous mettons en place un dispositif permettant de recadrer et de rassurer en cas d’inquiétudes légitimes. Comme nous nous attendons à une montée en puissance de ce dispositif, nous restons vigilants et nous le dimensionnons en conséquence. Dès le premier jour, les demandes ont plutôt concerné la compréhension de cette garantie. Nous recevons jusqu’à 100 ou 150 appels par jour depuis le début de l’année. En termes de dossiers et de demandes réelles, le dispositif se développe aussi. En cas de besoin, de nouveaux réglages seront effectués.

Nous avons détecté des incompréhensions et apporté des éléments de réponse, nous mettons en place un dispositif permettant de recadrer et de rassurer en cas d’inquiétudes légitimes.

Maxime Bergeron – J’insiste sur le fait que cette indemnité ne concerne que les départs volontaires en retraite et pas les personnes qui seraient mises en retraite par leur employeur, ni celles qui ne seraient pas en emploi sur la période. Cette indemnité est versée en une seule fois, même si le ou la salarié·e bénéficie du dispositif de cumul emploi-retraite. Pour être éligible, il faut avoir travaillé dix ans dans le secteur et faire état d’au moins cinq ans d’activité dans les sept dernières années. La demande doit être faite dès lors que le départ en retraite est effectif. En cas de cumul emploi-retraite, la demande doit être faite au moment de la liquidation de ses droits à la retraite.

Comment l’Ircem accompagne-t-il les salarié·es retraité·es ?

Maxime Bergeron - Nous n’oublions pas nos publics une fois retraités. Tout d’abord, nous leur conseillons de faire un bilan de santé. C’est important lorsqu’on arrive à des âges où des fragilités se font jour. Nous privilégions le bien-vieillir et pour ce faire, des dispositifs sont mis en place, conjointement avec l’Agirc-Arrco pour certains. Il existe des bilans personnalisés, médicaux ou psychologiques, avec des spécialistes, des ateliers sur la prévention, des activités adaptées, des conférences… autour du mieux-vieillir. Avec la réforme en cours, si elle entre en vigueur en l’état, nous aurons forcément un décalage en terme d’âge et il sera important aussi d’accompagner les retraité·es en ce sens.

Alain Koutouan – Le bien-vieillir est vraiment un élément essentiel pour nous et nous faisons en sorte d’accompagner nos publics du mieux possible. Nous avons même créé une marque, « Vivons bien, vivons mieux », dédiée à la prévention santé, au bien-être et à la sécurité au quotidien à destination des retraité·es pour différents types d’accompagnements, aussi bien sur le volet préventif que sur celui du bien-être adapté à l’âge. Outre le conseil, nous avons également des produits d’assurance en termes de santé, de dépendance, d’obsèques, adaptés à nos publics.

Nous n’oublions pas nos publics une fois retraités.. Le bien-vieillir est vraiment un élément essentiel pour nous. Nous avons même créé une marque, « Vivons bien, vivons mieux », dédiée à la prévention santé, au bien-être et à la sécurité au quotidien.

Pensez-vous que la réforme des retraites va impacter vos publics ?

Alain Koutouan - Il faudrait avoir les contours définitifs de cette réforme. N’étant pas autour de la table des discussions, nous n’avons pas nécessairement les bons éléments. Nous ne pouvons qu’en supposer les implications. Cependant, déjà aujourd’hui, nos publics ne prennent pas leur retraite à 62 ans, l’âge de départ effectif est plus tardif que cela. Sur le volet pénibilité, dans la mesure où ces métiers sont assez physiques, où les TMS font partie des maladies les plus répandues, il est souhaitable qu’il y ait une prise en compte de cette pénibilité avec des dispositifs particuliers, mais pour l’instant, nous n’en avons pas connaissance. Ceux qui peuvent agir le font en ce sens. L’Ircem en tant que tel n’est pas consulté, mais communique les statistiques qui sont utilisées et exploitées.

Maxime Bergeron – Un certain nombre de salarié·es bénéficient du dispositif de cumul emploi-retraite qui montre que la population continue d’être active une fois retraitée. Cela concerne 10 % de l’effectif total du secteur. 120 000 personnes retraitées, dont 100 000 SPE et 20 000 assmats et gardes d’enfants à domicile, poursuivent une activité. Concernant le report de l’âge légal à 64 ans, quoi qu’il en soit, nous serons là pour les accompagner.

Déjà aujourd’hui, nos publics ne prennent pas leur retraite à 62 ans..Sur le volet pénibilité, dans la mesure où ces métiers sont assez physiques, où les TMS font partie des maladies les plus répandues, il est souhaitable qu’il y ait une prise en compte de cette pénibilité avec des dispositifs particuliers.

En savoir plus sur : https://www.ircem.com

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