Les annonces semblaient séduisantes, une enveloppe budgétaire conséquente pour revaloriser les métiers de la petite enfance. Pourtant, au fil des remaniements ministériels, des réunions dites de concertation, la déception est grande.
Du public au privé, organisations d'employeurs et organisations syndicales font part de leur mécontentement.

Pour le secteur public, l'augmentation moyenne de 100 euros nets sera soumise à la décision des collectivités avec un risque élevé de créer des disparités territoriales. Unanimement, les organisations syndicales ont dénoncé cette mesure rappelant que cette prime ne sera pas prise en compte dans le calcul du montant de la retraite des fonctionnaires territoriaux.

Pour le secteur privé, même problème avec une différence de traitement pour celles et ceux qui travaillent en micro crèches PAJE. Ces derniers n'entreraient pas dans le dispositif visant à augmenter en moyenne les salaires de 150 euros nets.

Pour l'accueil individuel pourtant majoritaire, le grand vide

Assistantes Maternelles et Garde d'Enfants à Domicile sont totalement exclues des mesures de renforcement de l'attractivité. Une décision injuste pour des professionnelles méritantes dont l'effectif ne cesse de décroitre.

Les micro-crèches PAJE exclues du dispositif

La aussi, des milliers de professionnels se verront exclus de la prime dite "bonus attractivité" alors qu'ils font le même travail que ceux qui exercent en crèche PSU et sont confrontés aux mêmes difficultés.

La prime BONUS ATTRACTIVITE, une usine à gaz administrative

Conditionnée par un travail de convergence entre les différentes branches professionnelles, les modalités de versement des aides publiques s'avèrent complexes. Ce sont les CAF qui vérifieront les conditions d'éligibilité des collectivités territoriales au Bonus Attractivité. Pour le secteur privé, l'aide sera versée sous forme d'enveloppe (970 euros par place et par an). Les employeurs du secteur lucratif devront démontrer qu'ils répondent à 3 exigences:

  • Identifier les emplois repères des métiers de la petite enfance
  • Appliquer une revalorisation salariale de 150 euros nets
  • Mettre en place des mécanismes de non-tassement des grilles de salaire

C'est un comité de pilotage interministériel qui sera en charge d'expertiser les conditions d'éligibilité des conventions collectives à l'attribution des fonds publics.

Dans un second temps, faire converger les salaires d'entrée de grille toutes conventions collectives confondues d'ici 2027.

Sans faire preuve d'un pessimisme excessif, on peut donc s'interroger sur l'efficacité et l'efficience des mesures annoncées. 

 

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