Entre la réalité, les fantasmes et les projections, il y a un monde en matière d’immigration au travail et les politiques semblent déconnectées. Marilyne Poulain, co-animatrice du collectif immigration de la CGT, clarifie le débat et esquisse quelques pistes pour sortir de l'impasse. 

Propos recueillis par Chrystel Jaubert.

Comment jugez-vous l’initiative de la Fepem ?

Il s'agit d'un mélange de pragmatisme et de courage. Aujourd’hui, dans certains secteurs d’activité, le besoin de main-d’œuvre va encore s’accroître comme, entre autres, dans l’emploi à domicile. C’est le cas de beaucoup de pays occidentaux qui peinent à recruter pour des métiers qui ont du mal à être pourvus parce qu’ils ont été dévalorisés au plan salarial et parce qu’ils sont pénibles en termes de conditions de travail et d’amplitude horaire. Au-delà de ces questions, ces métiers ne sont pas attractifs par nature même auprès de la main-d’œuvre nationale ou en situation régulière depuis longtemps. Souvent, ce sont les premières générations d’immigré·es qui y pourvoient.

Dans quelles circonstances et comment les employeurs décident-ils d’y faire appel ? Se posent-ils la question de l’inclusion, du parcours de formation et de l’évolution de ces personnes ? Oui, c’est souvent le cas. Les employeurs ne sont pas tous dans la caricature, il y a des nuances et certains envisagent le problème de façon inclusive. Il semble que ce soit le cas de la Fepem.

Du point de vue des entreprises, est-ce le pragmatisme qui domine ?

La réalité de l’immigration au travail

La réalité, c’est qu’aujourd’hui, il y a une poussée très forte des idées d’extrême-droite. Les gouvernements successifs n’ont structuré la politique migratoire qu’autour de l’asile politique, en niant la réalité de l’immigration de travail. Dans les faits, on se voile la face et on précarise les parcours migratoires. Le nombre de morts est terrible. Pourtant les migrations auront toujours lieu, quels que soient les dangers, et vont même s’accroître.

On précarise aussi des gens qui sont sans titre de séjour. Ils exercent un métier dans des conditions dégradées justement du fait de leur situation administrative. Ces personnes sont dans une impasse, dans l’impossibilité d’avoir des droits et dans une logique où elles pensent ne pas avoir le choix. Elles ne se sentent pas en position de revendiquer. Ceci pose la question de l’inaccessibilité des préfectures. Elles contribuent à précariser à la fois les étrangers sans titre, mais aussi ceux qui ont des titres de séjour. Les renouvellements sont ainsi devenus des parcours du combattant. Tous ces aspects facilitent la précarisation des travailleurs·euses étrangers·ères.

Alors, le fait que des organisations patronales aient une vision inclusive et que nous les poussions, nous, dans les discussions que nous tenons avec eux, à aller dans ce sens, c’est important. Les projets sur l’emploi des réfugié·es et les entreprises qui s’y sont engagées révèlent un parallèle avec les employeurs que j’appelle aujourd’hui « les régularisateurs », c’est-à-dire ceux qui sont dans des démarches de formation des travailleurs·euses étrangers·ères et d’accompagnement à la régularisation. Elles sont très différentes des entreprises qui abusent de la vulnérabilité et qui ont intérêt à ce que la situation se maintienne. Que des employeurs poussent dans le sens de l’inclusion, c’est évidemment positif. 

Repenser l’introduction de main-d’œuvre

Je ne sais pas comment est conçu le Lab migration de la Fepem dans le détail. Mais il faudrait qu’il tienne compte à la fois des gens qui sont ici, de la question de l’immigration professionnelle et de la façon dont on crée ces canaux de migration. Car ceux-ci sont en complet décalage avec la réalité du travail. À un moment donné, le gouvernement veut faire ce qu’il appelle une introduction de main-d’œuvre. Pour être en contact avec certains secteurs, je ne vois pas concrètement comment des employeurs vont recruter en introduction de main-d’œuvre des CDI, ni dans les hôtels-cafés-restaurants, ni dans les services à la personne.

Il faut que les gens puissent venir en recherche d’emploi, postuler et que la rencontre soit physique. Le sujet doit être repensé parce qu’aujourd’hui, on plaque des modèles sur des projections hors-sol. Ceci doit se faire autrement, être structuré et organisé. Quelles seraient les possibilités de migrer légalement, ne pas prendre de risque, pouvoir se former et chercher un emploi ? Quelqu’un aura-t-il politiquement le courage de poser les choses correctement pour que les gens soient véritablement inclus dans un parcours professionnel et dans la société ?

Qu’est-ce qui pose problème ?

Comme l’a récemment dit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, il y a certes la nécessité de la régularisation qu’on pose et qu’on repose sans relâche. Mais elle ne doit pas se faire à l’initiative de l’employeur, car cela crée une relation de subordination disproportionnée. On constate la même chose pour les renouvellements de titres d’ailleurs. À chaque fois, les personnes doivent solliciter leur employeur et restent ainsi dans une situation de dépendance très problématique. On note donc également la nécessité d’étudier la question de ce qu’on appelle l’immigration légale. Avant 1974, l’immigration de travail existait. Les gens venaient légalement et pouvaient obtenir un titre de séjour dès qu’ils avaient un contrat. Ce n’était pas tout à fait une liberté de circulation. En tout cas, il y avait une possibilité de migrer et d’être en situation régulière.

Comment, aujourd’hui, rouvre-t-on les voies d’une immigration légale et comment se fait-elle ? Pour la CGT, elle doit se faire dans un cadre inclusif avec un véritable accompagnement, mais aussi avec un rôle défini de l’employeur. Ce qui est compliqué aujourd’hui, c’est que la politique d’immigration de travail est complètement axée sur le fait que l’employeur est au centre de tout et c’est inquiétant. Quand le ou la salarié·e veut changer d’employeur, il lui faut solliciter une nouvelle autorisation de travail. Cette espèce de relation de dépendance est l’un des éléments qui pose problème aujourd’hui.

La main d’œuvre étrangère n’est pourtant pas une réalité nouvelle…

Un manque de politiques d’inclusion

Il y a aujourd’hui, au niveau de la politique publique, une déconnexion des réalités et un manque de véritables politiques d’inclusion dans la société. C’est une des grosses lacunes. Je pense que derrière cela, certains·es ont la volonté d’orienter des chômeurs·euses « gaulois·es », des décrocheurs·euses ou même des seniors vers ces métiers-là et faire fi des questions migratoires. Cette logique existe chez certains fonctionnaires. Nous sommes dans un moment où tout se cristallise autour des idées d’extrême-droite et sur l’opposition entre les travailleurs·euses français·es et étrangers·ères.

Nous sommes donc un moment où chez les employeurs qui s’engagent, il faut un certain courage pour poser la question. Il y a parfois des déconnexions entre les projections, les fantasmes et les réalités. Les métiers de l’emploi à domicile sont physiques et pénibles. Ils doivent être occupés par des personnes jeunes en capacité de lever les personnes en perte d’autonomie, par exemple. Beaucoup de métiers ne sont pas considérés comme en tension, mais ils sont occupés par des travailleurs étrangers sans titre.

Des métiers qui ne sont pas en tension touchés par cette précarisation

Sur les chantiers, des travailleurs issus de l'immigration se retrouvent en situation précaire.
@Josue Isai Ramos Figueroa

Je pense aux manœuvres, c’est l’exemple type. Sur les chantiers des JO à Paris en 2024, il existe des métiers qui ne sont pas en tension. Mais ils sont occupés majoritairement par des travailleurs étrangers et précaires. Il est difficile de faire du fantasme qu’ont certains·es d’une main-d’œuvre blanchie, francisée ou autre, une réalité. Cette vision est en complet décalage avec les faits. En effet, cela fait des décennies que certains métiers sont occupés par la main-d’œuvre étrangère. Ce n’est certainement pas fantastique car cette population se retrouve cantonnée à ces métiers, n’évolue pas et c’est discriminant.

Je me heurte bien souvent à l’État dans les discussions. On ne peut pas dresser ces constats factuels et faire comme si ce phénomène n’existait pas en France. Cela génère des zones de non-droit dans des secteurs déjà extrêmement pénibles. Dans le nettoyage par exemple, qui n’est pas considéré comme en tension, les gens y enchaînent des CDD à répétition, comme c’est le cas dans le service à la personne.

Quelle est votre vision de l’immigration dans le secteur du service à la personne ?

La reconnaissance du temps partiel et ses limites

La réalité que nous appréhendons n’est que partielle car ce sont les personnes isolées qui travaillent dans ce secteur d’activité. Il n’y a pas de communauté de travail qui permettrait l’organisation, donc nous avons une première difficulté pour les approcher. Nous avons moins de visibilité et moins de contact avec ces personnes de manière régulière, c’est une réalité.

Dans les discussions que nous avons eues avec l’État, nous avons quand même obtenu que le dernier décret immigration professionnelle tienne compte du temps partiel. Il s’agit d’une avancée notoire malgré les nombreux défauts du décret. Ça me paraissait important de permettre à des femmes de sortir de l’ombre. Avant, c’était impossible d’être régularisé lorsqu’on était à temps partiel car il fallait un SMIC mensuel, à temps complet. Pourtant nous savions qu’il y avait des exceptions, dans le service à la personne notamment, c’était l’un des freins. Nous pensions que beaucoup de personnes allaient sortir de l’ombre, mais c’est resté très limité.

Abus de vulnérabilité et esclavage moderne

Récemment, nous avons accompagné une dame qui venait de l’union locale du 16e arrondissement et qui a finalement été régularisée. Lorsqu’elle a demandé le Cerfa, la demande d’autorisation de travail, ses employeurs lui ont mis la pression et l’ont renvoyée. Il y a des abus de vulnérabilité très fort dans ce secteur, voire des situations de traite d’êtres humains. La CGT est en relation avec le Comité contre l’esclavage moderne.

L’un des axes de travail de cette organisation concerne l’emploi à domicile et l’esclavage domestique dont on sait que c’est une réalité dans certains quartiers. Il s’agit souvent de femmes prises dans les conditions de travail et de vie précaires, avec une dépendance forte aux employeurs notamment quand la question de l’hébergement est en jeu. Certaines femmes nous ont été envoyées par Femmes égalité, elles travaillaient pour des particuliers-employeurs. Certains sont très connus et prônent l’immigration zéro à la télévision, mais emploient des travailleuses domestiques sans-papiers à leur domicile.

Comment peut-on toucher ces personnes davantage ?

La période est déjà chargée avec l’accompagnement en préfecture de celles et ceux qui viennent nous trouver. Aussi, difficile de se démultiplier pour essayer de les toucher davantage. Autant pour les hommes, nous avons beaucoup travaillé via les lieux d’hébergement, les foyers, autant pour les femmes dans l’aide à la personne, surtout en emploi direct, l’hébergement est éclaté.

Devons-nous les rencontrer dans les lieux de vie plus spécialisés et dédiés aux femmes ? Faut-il, comme aux Etats-Unis, passer par les lieux de culte le dimanche, souvent leur seul moment de liberté de la semaine ? C’est contraire à notre culture syndicale, mais cela fonctionne dans certains pays et, peut-être, devons-nous nous interroger. Dans certains quartiers, c’est une évidence, le dimanche est le moment où elles peuvent sortir de la famille, se rencontrer et nous avons eu à prendre en charge des cas de traite d’êtres humains pour lesquels l’église était la seule soupape.

C’est complexe, car finalement, nous sommes passés·es aujourd’hui à une intériorisation des questions de classe. Je m’explique. Beaucoup de travailleurs subsahariens qui viennent nous voir sont déjà dans une logique ouvrière au sens syndical du terme avec une organisation. Dans l’emploi à domicile, c’est radicalement différent. Nous sommes confronté·es à des personnes seules et la question communautaire va prendre davantage d’importance. Cela nous bouscule, ce n’est pas dans nos habitudes.

Je l’ai personnellement vécu avec l’affaire des coiffeuses du métro Château d’eau, à Paris. Je me suis retrouvée dans des contextes où régnaient des pasteurs évangélistes, des mafias organisées, structurées et hiérarchisées, qui profitaient de la vulnérabilité de ces femmes et m’ont d’ailleurs menacée de décapitation.

Qu’est-ce qui différencie un·e travailleur·euse français·e d’un·e travailleur·euse étranger·ère ?

Un phénomène de discrimination systémique ?

 Plusieurs éléments les différencient : l’absence de droit pour des personnes sans titre de séjour, la précarisation des droits dans certaines formes de statuts, notamment des personnes titulaires d’un titre de travail avec la difficulté à renouveler leur titre, la dépendance à leurs employeurs. Les réformes qui sont intervenues ces dernières années aggravent les choses. Ce n’est pas du racisme systémique, je ne valide pas la logique qui consisterait à dire que l’État est raciste. Je pense plutôt que, concrètement, nous sommes dans une société qui est discriminante de manière générale. Quand nous en discutons avec les représentants de l’État, que nous pointons les contradictions, il peut y avoir une compréhension. Nous pouvons essayer de faire bouger les lignes. Je ne suis pas complètement négative. Mais dans les faits, il y a aujourd’hui une discrimination systémique sur la question des emplois.

Contraindre les employeurs à la régularisation

On ne peut pas dire qu’on lutte contre le travail illégal, qu’on se soucie des abus de la vulnérabilité des travailleurs sans-papiers, et dans le même temps, donner toutes les clés aux employeurs pour renouveler les titres de séjour. Quand nous pointons ces problématiques, l’État est ennuyé et pris dans ses contradictions, ce n’est pas simple. On ne peut pas constater lors des enquêtes des services de l’État qu’il existe, par exemple, des ramasseurs de poubelles qui sont rackettés et doivent payer pour travailler et, dans le même temps, laisser toute latitude aux employeurs.

Dans certains pays, les questions de régularisation, de titres de séjour, sont prises en main par les services de l’État. De fait, l’État et les salariés eux-mêmes sont beaucoup plus au centre du processus que l’employeur. En Suisse, un processus qui s’appelle Papyrus a été mis en place. Il consiste à ce que les personnes aillent faire leurs démarches en préfecture et l’État contraint ensuite l’employeur à régulariser. S’il ne le fait pas, il sanctionne. C’est une autre manière de concevoir les choses. 

Des ouvriers dans un champ. Les politiques d'immigration doivent se reconnecter à la réalité du travail précaire.
@Tim Mossholder

Qu’est-ce qu’il faudrait mettre en place pour un véritable parcours inclusif ?

Tout d’abord, revoir les lois en tant que telles parce qu’en effet, elles laissent la place à l’arbitraire de l’employeur. Ensuite, il faut revoir le décret sur l’immigration professionnelle. Nous sommes intervenus sur cette question, nous l’avons portée. Dans les faits, les droits ont régressé et c’est un élément que nous avons mis en évidence. Mais il existe des divergences entre les services de l’État, les ministères et les administrations, c’est très compliqué. Car avec ce décret, la précarité s’est accrue.

Dès que la personne change d’employeur, le nouvel employeur doit faire une nouvelle demande d’autorisation de travail en ligne. La personne est donc soumise, son séjour également, à la volonté de l’employeur. C’est, sur le fond, un pouvoir et une dépendance totale. Aussi, nous cherchons à faire modifier ce décret. Je ne suis pas complètement pessimiste, mais il faut que la volonté soit partagée.

Cela est compliqué car ces questions-là relèvent de plusieurs ministères, de plusieurs administrations avec, parfois, des contradictions entre eux. D’autant plus qu’en ce moment, tout le climat politique est instrumentalisé. L’État n’est pas un monolithe. Il est constitué de courants qui reflètent ce qu’est la société et certains courants sont favorisés par le climat politique ambiant. C’est évident que ça joue. Il va aussi falloir mobiliser contre les dérives de la dématérialisation qui, papiers ou pas, précarise beaucoup de gens. J’espère quand même que nous allons pouvoir, à un moment donné, faire bouger les lignes.

Concrètement, par quoi passe l’inclusion ?

Sur cette question, l’enjeu de la formation est fondamental. Professionnelles ou linguistiques, les formations sont indispensables pour que les gens soient autonomes. La France n’est vraiment pas bonne sur le sujet. La formation linguistique est très peu prise en charge et les associations du secteur rencontrent des difficultés. Certaines sont en liquidation faute de financement et de subventions pérennes. On parle d’inclusion, d’intégration, mais dans les faits, ces associations fonctionnent beaucoup avec du bénévolat, ce qui n’est pas idéal.

Enseigner le français langues étrangères est un vrai métier. Si l’on veut que les gens aient une véritable formation linguistique, il faut des investissements et des structures professionnelles. Là encore, il y a une vraie contradiction. Il faut que ces formations linguistiques soient accessibles avant l’obtention d’un titre de séjour. Dans les faits, des gens migrent, vivent des périodes de clandestinité sur le territoire, dans l’emploi … Ils n’ont donc n’ont pas accès aux formations financées par l’État. C’est une vraie lacune dans le travail d’accompagnement. Une fois sur le territoire, il faut que ces personnes se sentent parties prenantes de la société. Ce n’est pas en les marginalisant et en les mettant en situation de clandestinité qu’on va favoriser leur inclusion.

Qu’en pensent les Français·es ?

Une inquiétude concernant ces inégalités de traitement

Le manque de courage politique est patent parce que l’opinion publique est souveraine. Elle guide les actes alors que les pouvoirs publics savent que l’immigration au travail est un vrai sujet. Un sondage réalisé tous les six mois par Harris interactive à la demande de la Maison des potes décrypte la question des discriminations au travail. Les résultats sont très intéressants. D’une part, plus de 80 % des Français·es sont très soucieux·euses des questions de discrimination entre travailleurs·euses français·es et étrangers·ères. Une large majorité de Français·es est donc très inquiète des inégalités de traitement. 61 % sont favorables à la régularisation des travailleurs·euses sans-papiers dans l’intérêt de tous les salarié·es. Sur les questions de l’immigration de travail, les Français·es ne sont pas des fachos-né·es !

Déconstruire les idées reçues sur l’immigration

En tant qu’organisation syndicale, depuis des années, nous avons produit un travail qui va en ce sens. Nous avons montré que l’intérêt des uns est lié à l’intérêt des autres, que nous constituons une même communauté de travail et une unité du salariat. Malgré les discours de l’extrême-droite, les questions de travail, de classe et de solidarité de classe nous lient. Pour revenir au sondage, le pourcentage de Français·es favorables à la régularisation des sans-papiers qui travaillent augmente d’années en années. Cela montre que les gens ne sont pas par nature contre l’immigration, qu’ils n’adhèrent pas aux discriminations et sont totalement conscients des liens existants entre les uns et les autres.

C’est là que se pose la question de l’éducation populaire. Si on ne fait que titiller les bas instincts, sur les chaînes d’information en continu, les lignes ne bougeront pas. C’est à l’État, à un moment donné, d’avoir le courage politique de déconstruire les idées reçues sur l’immigration. Et c’est son rôle. C’est bien que la Fepem le fasse, mais il faudrait que tous les employeurs le fassent aussi parce que beaucoup pensent officieusement qu’il y a un vrai travail à mener et que sans immigration, beaucoup de secteurs de l’économie ne fonctionneraient pas.

Marilyne Poulain, co-animatrice du collectif immigration de la CGT
Marilyne Poulain, co-animatrice du collectif immigration de la CGT
0 0 votes
Évaluation de l'article